Học tiếng pháp tại Hà Nội : méthodologie DELF B1 (buổi chiều)
lundi 17.12 : CE
Ceux qui disent
non à… Wikipédia
Il y a quelques
mois, la bibliothécaire d'une
école du New Jersey (États-Unis) plaçait dans la salle d'ordinateurs un panneau
sur lequel il y avait marqué "Just say NO to Wikipedia" (Dites juste
NON à Wikipédia) reprenant le slogan utilisé lors de la campagne anti-drogue
lancée par Nancy Reagan dans les années 1980. Le mouvement de la bibliothécaire
a été suivi dans d'autres établissements qui, à leur tour, ont décidé de bloquer l'accès à l'encyclopédie en ligne depuis leurs ordinateurs.
Tara Brabazon, professeur à l'université de Brighton (Grande-Bretagne) a
relancé le débat en interdisant à ses étudiants l'utilisation de sites comme
Google et Wikipédia.
Cette réaction
est basée sur trois critiques. La première est que l'encyclopédie en ligne
n'est pas assez 'exacte' et qu'elle ne fait pas 'autorité' car elle contient
des erreurs et que tout le monde peut y écrire. La seconde, beaucoup d'élèves
l'utilisent comme première – et souvent même unique – source. Et la troisième,
que Wikipédia est trop facilement accessible
et utilisable (et donc recopiable). Beaucoup de professeurs
se plaignent que par paresse et/ou méconnaissance de ces outils, les élèves et
les étudiants se contentent de regarder les premiers résultats qu'ils trouvent
sur Google – ce que le professeur Brabazon appelle ''l'université Google"
– et qu'ils copient ensuite ce qu'ils viennent de trouver dans l'encyclopédie
en ligne, sans plus.
Mais, interdire,
est-ce une réponse efficace? Techniquement,
il est évident que non car les élèves peuvent toujours accéder à ce site de chez eux ou de partout ailleurs. Ensuite,
sur le fond, cela pose quelques
questions. "Tout d'abord: qu'est-ce qui fait réellement autorité? La
fameuse encyclopédie 'Britannica' n'est pas considérée par tous comme une
source valable dans beaucoup de collèges et lycées", indique Nate
Anderson, enseignant dans la Connecticut, "alors, devrait-on l'interdire
pour le bien des étudiants?" Il rappelle également qu'interdire quelque
chose aux jeunes ne peut que leur donner encore plus d'envie de l'utiliser.
Mais le problème
vient moins des outils eux-mêmes que de leur (mauvaise) utilisation. Sur son blog, Denise Gonzalez-Walker, mère de
deux enfants, se plaint: "J'ai été très choquée quand j'ai lu le titre 'Des responsables d'école veulent
interdire Wikipédia'. Est-ce que Wikipédia est la seule source de toute
information? Non. Mais c'est dommage que ces professeurs et bibliothécaires ne
profitent pas de la situation – des informations inexactes sur Wikipédia – pour
faire corriger Wikipédia par leurs étudiants à partir de leurs propres
recherches, ou pour lancer des discussions sur l'autorité et la vérité dans les
nouveaux médias."
Plus
généralement, faut-il, dans les écoles, apprendre aux jeunes à 'lire'
l'Internet? "Naturellement, répond Olivier Ertzscheid, professeur à New
York. Mais est-il possible de programmer un cours pareil qui aille de la
maternelle à l'université?" Tara Brabazon n'est pas contre l’apprentissage systématique de la
lecture d'Internet mais… avant l'université. "Je ne pense pas que les
étudiants viennent à l'université pour apprendre à utiliser Google ou
Wikipédia."
Interdire des
sites Internet sous prétexte que "les étudiants n'utilisent pas assez leur
propre cerveau", c'est une excuse plutôt bon marché. On en a vu d'autres,
plus constructives et
efficaces.
Source:
Libération.fr